Les problèmes les plus courants dans un scénario !

Évidemment, on aimerait vous dire que la lecture de scénarios nous offre une foule de problèmes tous aussi différents que vos histoires et vos personnages. A la vérité, force est de constater que les problèmes que nous relevons sont, la plupart du temps, très courants. Cela n’est pas offensant de le rappeler. Il n’est pas évident de mettre le doigt dessus sinon tout irait pour le mieux dans le monde des auteurs et vous ne feriez pas appel à nous.

Il ne faut pas considérer qu’il s’agit là de fautes de débutants. Des auteurs aguerris se font prendre au piège de l’accoutumance à leur sujet et à leur conception de l’histoire.

Le manque de recul provoque très souvent de façon plus ou moins prononcée l’un des symptômes suivants :

HISTOIRE / CONCEPT / THÈME

  • L’idée ou les prémisses de l’histoire sont trop légères ou ne reposent sur rien.
  • Il n’y a aucun fond. Demandez-vous « qu’est-ce que je veux raconter, tout en racontant mon histoire ? »
  • Le thème est trop général pour avoir cerné une question thématique en particulier.
  • Il y a trop de questions, de sujets, de thèmes traités dans la même oeuvre.
  • L’univers du récit -spécialement quand il échappe au réel- est mal défini, notamment quant à ses règles, sa cohérence, le conflit latent qui réside là.
  • La proposition ne tient pas debout, c’est incohérent, puéril, invraisemblable, bref, difficilement recevable sauf sous la forme d’une comédie loufoque et burlesque qui risque de virer au nanard à tout moment.
  • Il n’y a aucun intérêt à cette proposition, aucune promesse stimulante. Achèteriez-vous le DVD de votre film ?
  • C’est déjà vu. Archi-vu. Voire une copie exacte mais moins talentueuse que l’original.
  • Il s’agit d’un scénario basé sur votre histoire. La proposition est très nombriliste et ne nous épargne rien des détails inutiles.
  • Didactique. A force de vouloir dire, démontrer, passer un message, on en oublie l’histoire.
  • On devine la fin rien qu’à la lecture du pitch. Aucune surprise avant de lire.
  • Symbolique absente, allégories, paiements pour le spectateur manquent cruellement.
  • Le scénario ne flatte pas l’intelligence du spectateur.

STRUCTURE / LOGIQUE

  • L’histoire commence trop tôt. L’exposition n’en finit pas.
  • De nombreuses scènes ne servent à rien, ne font pas avancer l’histoire, n’ont pas d’enjeu local.
  • La structure est trop visible, trop appliquée.
  • La fin ne répond pas aux questions dramatiques & thématiques.
  • La fin n’est pas un climax, l’histoire est en décélération constante.
  • L’histoire se perd en cours de route.
  • Le choix du modèle de structure ne fait pas sens.
  • Il n’y a pas de fil rouge dans l’histoire (souvent le problème des biographies).
  • Le système de causes-conséquences est défaillant, la logique disparaît, cela devient obscur, confus.
  • Il y a un ventre mou au milieu. Ou pire : des ventres mous partout.
  • L’histoire se termine encore bien après qu’on ait déjà répondu aux questions dramatiques et thématiques.

INFORMATIONS, NARRATION

  • L’histoire ne fait que se répéter, les héros affrontent peu ou prou toujours les mêmes épreuves.
  • On a voulu complexifier inutilement, « faire culturel » ou « arty ».
  • Le scénario pose de nombreuses questions mais n’y répond pas.
  • La solution aux problèmes du héros vient toujours d’elle-même (deus ex-machina).
  • Il y a des coïncidences « heureuses » qui aident le héros.
  • On parle du conflit, on parle des problèmes mais ils ne sont pas incarnés.
  • Le décor ne joue pas, l’histoire ne se nourrit pas du terreau social, géographique.
  • Il n’y a aucune émotion ou bien elle est soulignée, recherchée et amenée sans finesse.
  • C’est lent, poussif, il n’y a pas de rythme.

HÉROS

  • Le héros est une caricature, déjà vu, sans surprise.
  • La logique des personnages nous échappe, les personnages nous indiffèrent.
  • Les personnages se ressemblent (prénoms, idées, psychologie, physique…).
  • Le personnage est poussé par des motivations externes, mais n’est pas tracté par le désir.
  • L’enjeu n’est pas vraiment personnel.
  • Le passé du personnage n’éclaire en rien le présent et inversement.
  • La caractérisation du héros n’a aucune influence spécifique sur l’histoire.
  • Les personnages parlent tous de la même manière (caractérisation par le dialogue).
  • Le ressenti des personnages passe par le dialogue et non par l’action.

STYLE

  • Le scénariste s’est pris pour un romancier, l’histoire se cache sous ses bons mots et ses tournures alambiquées.
  • Les dialogues sont clichés, attendus, vulgaires…
  • Les dialogues sont didactiques, expliquent tout.
  • Les dialogues ne sont pas efficaces ou ne sonnent pas justes.
  • C’est mal présenté, plein de fautes d’orthographe.
  • Les didascalies sont ambiguës, l’action mal décrite.

 

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